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Mardi 14 septembre 2 14 /09 /Sep 12:53

musset_gamiani_02.jpg "Je m’agitais lubriquement sur ma couche ; je m’élevais sur mes jambes et mes mains, secouant frénétiquement mon glorieux priape. Je parlais d’amour, de plaisir, dans les termes les plus indécents ; mes souvenirs classiques se mêlant un instant à mes rêves, je vis Jupiter en feu, Junon maniant sa foudre ; je vis tout l’Olympe en rut, dans un désordre, un pêle-mêle étranges ; après, j’assistai à une orgie, une bacchanale d’enfer : dans une caverne sombre et profonde, éclairée par des torches puantes aux lueurs rougeâtres, des teintes bleues et vertes se reflétaient hideusement sur les corps de cent diables aux figures de bouc, aux formes grotesquement lubriques.

 

Les uns, lancés sur une escarpolette, superbement armés, allaient fondre sur une femme, la pénétraient subitement de tout leur dard et lui causaient l’horrible convulsion d’une jouissance rapide, inattendue. D’autres, plus lutins, renversaient une prude la tête en bas, et tous, avec un rire fou, à l’aide d’un mouton, lui enfonçaient un riche priape de feu, lui martelant à plaisir l’excès des voluptés. On en voyait encore quelques-uns, la mèche en main, allumant un canon d’où sortait un membre foudroyant que recevait, inébranlable, les cuisses écartées, une diablesse frénétique.

 

Les plus méchants de la bande attachaient une Messaline par les quatre membres et se livraient devant elle à toutes les joies, aux plaisirs les plus expressifs. La malheureuse se tortillait, furieuse, écumante, avide d’un plaisir qui ne pouvait lui arriver.

 

Çà et là, mille petits diablotins, plus laids, plus sautillants, plus rampants les uns que les autres, allaient, venaient, suçant, pinçant, mordant, dansant en rond, se mêlant entre eux. Partout c’étaient des rires, des éclats, des convulsions, des frénésies, des cris, des soupirs, des évanouissements de volupté.

 

Dans un espace plus élevé, les diables du premier rang se divertissaient jovialement à parodier les mystères de notre sainte religion.

 

Une nonne toute nue, prosternée, l’œil béatifiquement tourné vers la voûte, recevait avec une dévotieuse ardeur la blanche communion que lui donnait, au bout d’un fort honnête goupillon, un grand diable crossé, mitré tout à l’envers. Plus loin, une diablotine recevait à flots sur son front le baptême de vie, tandis qu’une autre, feignant la moribonde, était expédiée avec une effroyable profusion de saint-viatique.

 

Un maître diable, porté sur quatre épaules, balançait fièrement la plus énergique démonstration de sa jouissance érotico-satanique, et, dans ses moments d’humeur, répandait à flots la liqueur bénite. Chacun se prosternait à son passage. C’était la procession du Saint-Sacrement !

 

 

Mais voilà qu’une heure sonne, et aussitôt tous les diables s’appellent, se prennent par la main et forment une ronde immense. Le branle se donne ; ils tournent, s’emportent et volent comme l’éclair.

 

Les plus faibles succombent dans ce tournoiement rapide, ce galop insensé. Leur chute fait culbuter les autres ; ce n’est plus qu’une horrible confusion, un pêle-mêle affreux d’enlacements grotesques, d’accouplements hideux ; chaos immonde de corps abîmés, tout tachés de luxure, que vient dérober une fumée épaisse. "

 


Par histoire de l'oeil - Publié dans : Les Sataniques - Communauté : MESSE NOIRE
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